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Au bal

La prière

La voiture

Anniversaire

L’an 2000

Madame Sans-Gêne

Les dragueurs sont lâchés

Le dragueur sur espace public est devenu une espèce rare depuis que les approches sentimentalo-érotiques se font plutôt sur les claviers des ordinateurs. Mais le nombre des adeptes de la drague basique repart vers le haut quand monte le thermomètre.

L’été sera chaud, les prédateurs sont lâchés. Les Don Juan ont révisé leur vocabulaire, ils ont étudié leurs attitudes devant le miroir, ils ont acheté de l’eau de toilette sucrée par Gaultier ou citronnée par Bien-Etre. Jeunes freluquets aux jambes de grenouille sortant des maillots moulants imposés par l’hygiène des piscines municipales ou alertes titulaires de la carte Vermeil en pantalon de toile légère sous polo rose, ils sont comme les paons, prêts à faire la roue dès que leur hormonomètre leur signale meuf, pépée ou gonzesse à l’horizon.
C’est bon d’être femme en été ! Les regards se posent sur nous comme les hirondelles se posent sur les fils du téléphone à l’automne, et c’est la joie. Quel bonheur d’être sifflée, tuiu, tuiiiiiii, frôlée avec préméditation, interpellée par cette question née dans la préhistoire : « On se connaît, non » ?
Les techniques d’approche se pratiquent même devant les supermarchés. Babbe pose Mamme devant l’entrée du magasin, il gare la voiture, et hop, pendant que Mamme achète des fruits de saison, Babbe vous chante son oraison. « Comme vous êtes belle, vous ! Vous avez changé ! Vous allez parfois dans une pâtisserie » ?
Quand Mamme sort avec les achats dans son cabas, Babbe a déjà un rendez-vous pour un café et un baba. Heureusement, la morale est sauvée par les diététiciens, car selon ma copine Lucie, « si le contrôle n’était pas si strict chez Weight Watchers, on se laisserait souvent tenter par les invitations à manger des éclairs ».

Le descendant du
merveilleux amant Abélard

Hé, messieurs ! Si les femmes vous abordaient ? La chose fait frémir, elle n’est pas correcte et ne doit pas se pratiquer hors du périmètre spécifique des racoleuses sur leurs trottoirs. Le flirt masculin, et lui seul, serait galant et subtil. L’homme serait le descendant du merveilleux amant Abélard tandis que la femme serait la fille de cette garce de Putiphar ! Que d’inepties sont proférées au nom des chromosomes ! Autant affirmer que si l’amour est masculin, la dépravation est féminine.
Le temps est aux discriminations. Même l’adage « autre pays, autres moeurs » reste d’actualité ! Une chanson allemande ne prétend-elle pas que seul l’homme allemand est un soft lover ? Dans les dernières lignes de l’oeuvre Aurélie, du groupe « Wir sind Helden », l’auteur va jusqu’à dire que l’amoureux allemand, comme l’abeille allemande, pense plus à sourire qu’à distribuer son pollen.
L’amour chez les Germains ne se pratiquerait pas avec de gros sabots. Je cite : « Die Deutschen flirten sehr subtil ».
Aurélie, la petite héroïne française de cette chanson, doit apprendre, sur un rythme rock-and-roll, que les Allemands sont timides. Ils ne parlent d’amour qu’à demi-mot. Ils parlent de foot, mais dans ces mots, ils cachent leurs mots d’amour ! Il faut savoir décrypter. Si un Helmut ou un Gernot vous parle de foot, c’est qu’il vous parle d’amour. OK ?
J’ai quand même une question : si parler de foot, c’est parler d’amour, pourquoi les hommes parlent-ils tant de foot entre eux ?

Les Témoins du Tofu

Planquez vous !! Ils sont là !!!Ils ne sonnent pas à votre porte le dimanche matin comme d’autres communautés pour vous annoncer la fin du monde pour le 18 octobre alors que vous venez de payer 3000 euros d’acompte une cuisine super- équipée qui sera livrée le 19 Octobre .Les Témoins du Tofu ne sont pas identifiables, ils sont partout !Sans que vous l’ayez remarqué , ils ont envahi votre famille, votre cercle d’amis, vos collègues de travail. Le pire c’est de déceler mes symptômes chez la personne qui partage votre lit ( sans partager la couette) et votre douche ( mais jamais entre 8 et 9 du matin).
Méfiez vous ! Sachez reconnaître les premiers signes. L’apparition sur la table de la cuisine d’un pain si complet au blé si pur que tu y trouves encore des traces de bleuets et de coquelicots. Et le jus de pommes ? s’il est trouble avec des suspensions visqueuses, votre « autre » est entrain de virer « Témoin du Toffu ».peu à peu il vous demandera de virer le lait et son acide lactique en le taxant de serial-killer des articulations. Vous ferez alors connaissance avec le lait de soja. Mais le soja est une Spice Girl : il ne vient jamais seul. Avec le soja vont débouler le quinoa et le grain de lin.

Le cauchemar va commencer Planquez vous !!!

Comme dirait ma copine Lili la reine des Bolos et des Chichis de plage « mourir en bonne santé , c’est ce qu’il y a de plus con !! »

Un vrai temps de mousson

Je croyais savoir l’allemand. Rien du tout ! Un groupe de jeunes a semé en moi une panique terrible. Au secours ! ! !
Par Huguette Dreikaus

Sauvez-moi du doute le plus effroyable ! Comme vous le savez, je suis prof d’allemand, diplômée des universités, arrivée au dernier échelon de mon parcours pédagogique. J’étais donc persuadée de posséder toutes les finesses de la langue de Goethe, sauf peut-être des termes issus de la recherche fondamentale et du vocabulaire médical. Or le 27 juin au soir, toutes mes certitudes se sont effondrées en écoutant un titre du groupe mythique d’Allemagne de l’Est, Tokio Hotel.
Dans leur chanson rythmée comme le boléro de Ravel, les mots se déclinaient dans des aigus et en crescendo. Au refrain et malgré le bruit de mon moteur diesel (allemand comme eux), j’entendis les mots « durch den Monsun ». Que je ne connaissais pas !

Le hit des prépubères

Pour me réconforter, je l’avais déjà classé dans le vocabulaire médical ou dans le jargon nucléaire quand l’animateur de la radio cita le hit absolu de tous les prépubères : « Vous venez d’entendre “durch den Monsun”, à travers la mousson », par le groupe « Tokio Hotel ». Ma vie bascula dans les ténèbres. Je devais admettre que le vocabulaire de ces jeunes « Baby-face » comportait au moins un mot de plus qu’une prof avec bac + 6 et Duden en 42 exemplaires… Le mot Monsun !
Je voulus voir de près à quoi ressemblaient ces « Rotznase » (morveux) qui m’avaient menée au désespoir. La voix de ma conscience me répétait inlassablement : « serais-tu encore capable de passer l’agrégation d’allemand ? »

J’ai appris avec Gerti
et Fritz Weissenbach !

Par mon Google, mon agent spécial, mon Poirot, mon Matula, j’apprends qu’une collègue, prof d’allemand plus Rock und Pop que Sturm und Drang, sort un manuel intitulé : « Deutsch mit Tokio Hotel » !
Grâce à cette pédagogue issue des discothèques, de jeunes blancs-becs sauront dès la sixième que « der Monsun » signifie « la mousson ». Des gamins juste débarrassés de leurs dents de lait, peut-être francophones de surcroît, connaîtront à l’aube de leur vie un mot qui m’avait échappé malgré mes études, malgré toutes les heures de mon enfance passées à écouter la radio allemande. Car j’écoutais la radio allemande sur le poste où mes grands-parents écoutaient Radio Londres pendant la guerre !
Chez moi l’allemand fut peaufiné par Gerti et Fritz Weissenbach du Saarländische Rundfunk. Maintenant on l’apprend avec Tokio Hotel - même la grammaire. Il faut dire que la chanson « durch den Monsun » semble avoir été écrite pour un cours sur les prépositions « ich muss durch den Monsun - hinter die Welt ans Ende der Zeit -Gegen den Sturm - Am Abgrund entlang ».

Mousson à Magdeburg ?

Apprendre l’allemand avec Tokio Hotel ? Et pourquoi pas apprendre la médecine avec Eric et Ramzi, les héros de « H » ? Il se murmure qu’il y a une ruée vers les sections allemand Première Langue depuis l’arrivée dans les charts de ce groupe de Magdeburg.
Cela me donne une idée de phrase interrogative : « gibt es Monsun in Magdeburg ? » ( Y-a-t-il de la mousson à Magdeburg ?) et la phrase négative : « Nein, es gibt keinen Monsun in Magdeburg ».
Et pour imiter les intellectuels de ce groupe, j’ai aussi une phrase exclamative « echt geil ! ! » (vachement bandant !)

Fond d’écran

Me voilà devant mon ordinateur, comme je le suis au moins 6 heures par jour. je suis la Laure Manaudou de l’écriture. Non! je n’ai ni la même longueur , ni la même forme de jambes mais je m’entraîne autant qu’elle . Ecrire pour le plaisir, écrire pour écrire, qu’importe il faut écrire. Tous les mots , toutes les histoires sont sur le clavier,il faut les débusquer pour les retenir prisonniers sur cette satanée page blanche.Je suis obsédée par cette feuille 21 X 29,7 qui absorbent tous les flash backs, de ma vie, tous mes projets pour l’avenir, toutes les vibrations de mon âme. Et pourtant je ne cesse de nourrir cette mangeuse de “moi” .Mais avant d’appuyer sur la touche “imprimez” je passe de longues heures à préparer sr l’écran ce que je vais immortaliser sur le papier. Espace “word” à droite, la moitié de mon fond d’écran à gauche. J’aime les fonds d’écran. ils sont comme les mousquetaires en céramique recouverts de paillettes , ils changent selon mon humeur. Tao-zen ou Sexy-gore, émaillé de Simpson’s ou de citations de jean claude Vandamme , rougi par le soleil couchant ou blanchi par des pentes enneigées, striés par des feux d’artifices ou barré par des mises en garde, mon fond d’écran est le test de Rohrschach de mon âme. Il exprime ce que je voudrais écrire pour l’imprimer. Le fond d’écran est comme le fond d’oeil de l’iridiologue, il est significatif. J’en ai vu des fonds d’écran avec des verres pleins de bière , des bimbos , des vaches dans un pré ou des photos de chien. OK mais faut changer. La bière s’évente, les vaches passent dans es assiettes , les chiens meurent et les bimbos ont les tissus qui lâchent.Tout passe. Tout lasse. Tout casse. Un clic et ça repart!!!avec un train, un champ de blé.. une photo.. un panneau ” danger!!”