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Revue de presse

 

Chronique / Humour
Et pour Madame, ce sera quoi ?

 

PAR HUGUETTE DREIKAUS

Juillet, déjà ? J’aurais dû m’en douter. Les prospectus ne parlent que de lieux insolites à visiter. La télé met en garde contre les paellas avariées, les méduses mangeuses, les dragueurs sans vergogne et les « fromages de pays » vendus à cent euros le kilo sur les marchés dits de terroir. Les magazines sont remplis de recettes « pour pouvoir rentrer dans son maillot de bain ».
 Le monde se désintéresse des attaques de virus et de la dégradation de la planète pour ne penser qu’à la façon d’allonger une silhouette idéale sous le regard las du plagiste chargé d’encaisser le prix de location du sable, à l’ombre d’un parasol vantant un soda trop sucré.
 En juillet, les serveurs d’été resurgissent. Recrutés parmi les étudiants en mal de bourse, les enfants de copains en mal de tunes et les retraités de la profession en mal de plateau, ils déboulent sur les terrasses couvertes qui doivent défier l’averse. Ces serveurs sont comme les coureurs du marathon de New York : n’importe qui peut s’aligner au départ mais les as ne sont pas légion.

Vos droits et devoirs
sur la terrasse

 Les serveurs sur les terrasses d’été vous donnent une place d’autorité, établissent le devis de ce que vous allez investir dans les consommations, après quoi ils vous lisent vos droits -et surtout vos devoirs : « Il est interdit de fumer ; vous pouvez boire jusqu’à 11h30 ; ensuite, si vous ne mangez pas, il faudra vider la place ». Ils n’oublient pas de rappeler la baisse de la TVA qui met le petit noir à 1,50 euro au lieu de 2,50 en ajoutant « profitez-en, ça ne durera pas » ! Ils vous proposent le cocktail du jour, le vin du jour, le snack du jour et le coup de gueule du jour : « Si le maire n’avait pas mis la piste cyclable ici, on aurait une belle terrasse ». L’acquiescement est obligatoire : celui qui vous a ainsi balancé sa thèse n’a pas le temps d’entendre une antithèse : il a un ristretto, un capuccino, un radeau de glaçons et un veau Marengo à porter à d’autres que vous.
 Le garçon de café estival a un gilet noir et une chemise blanche, il a le cheveu gominé afin qu’il ne chute pas sur le gratin de pâtes ou sur la glace « Abribananas » faite d’abricot, de banane et d’ananas. Il arrive qu’il vous serve sa mauvaise foi sur un plateau : « Je vous jure, Madame, vous avez commandé une salade verte ». J’avais demandé une omelette, une salade de tomates et une eau gazeuse mais devant moi il y a un oeuf au plat, une eau plate et une salade verte.
 Le patron soupire : « encore heureux qu’on en trouve pour servir, alors soyez indulgent » ! J’ai donc avalé l’oeuf au plat et descendu l’eau plate. En revanche j’ai laissé la salade verte. Comme dit Confucius : « Faire la grève de la salade verte est une forme de contestation ».
 Mais le serveur “job-d’été” ne s’en est pas ému : « c’est marrant, les gens ne mangent jamais la salade verte » ! Ma démarche contestataire était pulvérisée : je me suis sentie comme un manifestant nu menant son action protestataire au milieu d’un camp de nudistes…

 

 

 

Hoenheim / Concert Rock Night
Première en plein air

 

Samedi aura lieu le concert Classic Rock Night organisé par la société de musique municipale de Hoenheim et la municipalité. Un véritable événement, gratuit, préparé avec soin depuis des mois.

 Cela faisait presque deux ans que l’idée d’un concert en plein air trottait dans la tête de Marc Hegenhauser, directeur de la société de musique municipale de Hoenheim. « J’ai voulu faire quelque chose en plein air parce que c’est beaucoup moins conventionnel qu’en salle. On a envie d’essayer des choses nouvelles. L’objectif est de plaire à un public qui ne viendrait pas pour rester assis dans une salle pendant un concert », précise-t-il.

Classique, pop-rock
et variété

 Les organisateurs ont vu les choses en grand : podium géant et couvert, organisation du concert sur l’espace des terrains de foot de la rue du Stade, etc. En tout, un budget de plus de 20 000 € financé en grande partie par la municipalité mais également par des subventions et des sponsors.
 « C’est un concert exceptionnel », assure Gaby Wurtz, adjointe au maire chargée de la vie culturelle. Les spectateurs pourront gratuitement garer leur véhicule sur l’un des parkings CTS-tram qui sera surveillé. Pendant le concert, ils prendront place directement sur l’herbe, il n’y aura pas de chaises.
 Côté programmation, le stade ouvrira ses portes à 20 h et l’humoriste Huguette Dreikaus assurera la première partie à partir de 20h30. Le concert devrait démarrer vers 21h15. Sur scène, les 53 musiciens de l’Harmonie de Hoenheim interpréteront des standards de la musique classique mais surtout du pop-rock et de la variété. Ils seront accompagnés par la chanteuse Cécile Solin ainsi que par la chorale de l’école municipale de musique et par Cyrielle Abrahamson, sélectionné après une audition organisée en février, qui interprétera trois titres sur scène.


M. Sch.

Classic Rock Night le samedi 23 mai. Entrée libre. Ouverture du stade à 20h. Buvette et petite restauration sur place. Parking gratuit et surveillé. Apport de bouteilles, canettes etc. interdit. Infos et plan d’accès sur www.harmonie-hoenheim.net. En cas de pluie le concert sera reporté au dimanche 24 mai.

 

 

Chronique / Humeur
Alors, tu frissonnes ?

 

Il règne comme une atmosphère de peur par les temps qui courent. Une sensation lancinante qui nos fait acheter des masques à la pharmacie, lire avec circonspection les étiquettes des produits en rayons de supermarchés pour les recopier et voir sur Wikipédia la dangerosité des composantes.
Par Huguette Dreikaus

Les affres déclenchées par les faits divers ont mis, elles aussi, un noeud dans notre optimisme et, depuis, nous nous méfions des vendeurs de canapés, des coachs qui se dévouent pour notre épanouissement personnel et des paroles douces de ces maris-qui-finissent-toujours-par-partir-avec-la-meilleure-copine (selon l’éminent sociologue Delarue).
 Heureusement, il existe la loi dite d’Anaïs, selon laquelle tout, en ce bas monde, a son contraire et qu’un malheur doit s’effacer devant le bonheur fait pour le contrer. Et, là où grandit la peur, s’élèvent les voix de l’espoir. En n’importe quelle circonstance.

Le triple signe
du nirvana féminin:
« Amour, gloire et beauté »

 Pour moi, le phénomène s’est produit deux fois. Une fois dans une salle polyvalente, l’autre fois dans les allées d’un hyper. Hallucinant ! Tu marches entre les yaourts, les cuisses de poulet et les harengs à l’ancienne, et là, vlan, surgie de nulle part, une femme qui veut t’annoncer, en aparté dans le rayon désert voué aux ampoules basse tension, que le destin te réserve des années fabuleuses sous le triple signe du nirvana féminin « Amour, gloire et beauté ».
 J’ai décliné l’offre. J’aime les situations plutôt difficiles, les combats à mener, les idéaux à atteindre après un parcours qui laisse de la sueur sur le corps et un tempo arythmique dans le coeur. Hélas, on ne peut rien contre l’oracle et je n’ai pas pu empêcher l’arrivée du bonheur annoncé par cette madame Irma qui lit l’avenir dans les grillages du caddie.
 J’ai eu un appel pour un casting pour Incroyables talents, cette émission où il faut démontrer qu’on sait faire la poule, imiter Fred Astaire à 18 mois ou couper sa belle-mère en deux pour en faire deux jeunes filles si superbes qu’elles pourraient reprendre les rôles nus tenus par Monica Bellucci et Sophie Marceau.
 Je ne sais rien faire de cela. De plus, j’ai passé l’âge des castings d’émissions de télé qui sont faites pour faire démarrer en trombes des carrières fulgurantes et brèves dont les ex-talents en or, qu’on a réduits au silence du même métal, disent « l’important c’est d’avoir eu ces moments-là ».
 Ce sera sans moi. Me demander de faire un show de deux minutes pour convaincre un jury composé de blondes anorexiques et d’apollons sarcastiques qu’il existe des comiques en province, c’est aussi ridicule que de me faire défiler en babygro dans un salon pour vêtements de nourrissons !

C’est ce qu’on a dû
dire à Patricia Kaas

 « Madame, vous avez toutes vos chances ! » m’a susurré le rabatteur. C’est ce qu’on a dû dire à Patricia Kaas.
 Il y a une nouvelle forme de harcèlement. On vous poursuit pour vous annoncer la venue du bonheur dans votre existence. Je suis une victime de cette nouvelle forme de persécution. Isabella, la voyante, a pénétré jusque dans mes courriels pour me prévenir que le 28 mai j’allais gagner au loto. Je ne jouerai pas ce jour-là, car comme dirait ma grand-mère « le bonheur, c’est pas mal, mais après, tu le paies ! »

 

Chronique / Humeur
Les hommes ne rentrent pas le soir !

 

Si vous m’aviez connue petite fille, vous auriez pu me voir dans le Wirtshuss (café) de mes parents ouvrir les yeux et les oreilles pour étudier les hommes, d’Männer.
Par Huguette Dreikaus

 Maman montait tard pour se coucher, elle devait attendre le départ du dernier client. A force d’attendre maman, j’ai noté dans un coin de ma tête cette caractéristique de la gent masculine : « les hommes ne rentrent pas le soir  ».
 Le retour à ce lieu intime qu’est leur domicile les angoisse. Donc ils multiplient les occasions pour retarder la chose. Ils s’évertuent à faire des entraînements de sport, s’inscrivent à des clubs de réflexion, des stammtischs politiques, des soirées de belote. Ils se retrouvent pour goûter du vin, construire un char de cavalcade, bâtir un programme d’animations. Ils sont partout où il y a de la lumière après 22h. Dans les usines pour le travail de nuit. Dans un club-house. Dans les bistrots pour refaire le monde ou réfléchir à leur existence, la tête baissée et le nez dans un verre de côte du Rhône ou d’edelzwicker.
 «  Nach Hause, nach Hause, nach Hause gehn wir nicht  », braillait un chanteur allemand. « Nous ne rentrerons pas » ! Et ils ne rentrent pas. Ou seulement quand la maisonnée s’est endormie. Ils rentrent alors sans faire de bruit. Sauf si, dans les heures nocturnes passées dehors, ils ont pu accomplir une chose extraordinaire. Avoir triomphé au concours du meilleur fumeur de pipe. Ou avoir aidé à combattre un incendie. Alors un verbe haut annonce le retour du héros !

Une exception :
le glorieux retour du héros !

 L’homme n’aime pas rentrer bredouille. Il adore susciter des phrases pleines de points d’exclamation. « Toi, le meilleur lanceur de fléchettes  ? Vrai ? Je suis fière de toi, mon chéri ! ! !  » Ou tout simplement «  Je suis si heureuse que tu sois là  !  »
 Les hommes ne rentrent pas le soir ; parfois ils sont victimes de circonstances indépendantes de leur volonté. Le service militaire. Une guerre. Un travail au loin. Une grève des transports. Une occupation d’usine. « Je n’ai pas vu mon mari depuis cinq jours, il reste à l’usine avec les collègues pour éviter l’enlèvement des machines ». Les hommes ne rentrent pas le soir, mais les reportages relatifs à leur combat leur donnent l’absolution. «  On a vu ton mari aux infos, Lucie, dix jours sans rentrer, quel courage  !  »
 L’absence de l’homme à son domicile entre chien et loup et les douze coups de minuit risque de durer. « Les négociations avec le patron de mon Eric se sont bien passées. Hélas, le patron rentrait du Mexique et tous les ouvriers sont en quarantaine à la clinique »…
 Comme dit Confucius, « tout cela est vrai mais n’oublions pas que si bien des hommes ne rentrent pas le soir, c’est parce qu’ils ne sont pas sortis de la journée » !

 

 

 

Chronique / Humeur
Jamais sans mes cartes à points !

 

Je suis sous influence, je cours après les points qui me mènent à un monde de cadeaux magiques.
Par Huguette Dreikaus

 Ma radio préférée et mon journal préféré me l’ont dit pendant des années : « Va, suis les pancartes qui te mettent sur le chemin de la chance ». Un plein vaut douze points, un soda trois points, un brushing sept points.
 Je reste consciencieusement sur cette voie où les points appellent les points. Avec 800 points de pleins successifs, tu reçois un bon pour un brushing. Avec 1 400 points de brushing, tu reçois un magnum de soda.
 Une fois munie de l’escarcelle aux points, tu ne peux que devenir un winner, un être béat, arrosé de points, de bons d’achat ou de babioles que même Prévert n’oserait pas ajouter à son inventaire.

Tant que je gagne, je joue !

 Je n’entre jamais dans un hypermarché sans la carte à points du coin. J’en ai 87, de ces cartes dédiées à ma personne par les commerçants. Cela m’oblige à programmer mes escapades commerciales. Car la chance se mérite. La précision rapporte. Le brushing effectué un mardi compte triple. Vingt et un points. Cela récompense celles qui ne viennent pas encombrer le salon le samedi, quand les mariées et les serveuses de tartes flambées viennent se faire une beauté en vue de ce qui les attend en soirée.
 Dans mon hyper, les points comptent double le jeudi entre 15h et 18 h. C’est le Scrabble de la distribution ! Devinez quel jour et à quelle heure j’arpente les allées de mon hyper ? Bravo les extralucides !
 Et je ne vous parle pas des points en extra ! 400 points si on achète de la layette le mercredi entre 9h et 9h30 ; mille (oui, mille !) points de gratification si on part avec cinq écrans plats le vendredi en nocturne. D’aucuns me fustigent, ils prétendent que je suis la reine de l’achat inutile ! Inutile, mes achats ? Non mais ! Imaginez la joie de mes enfants quand je leur donne d’un coup douze packs de seize yaourts à la cerise ! Leur joie vaut la mienne, qui ajoute 150 points à ma carte de fidélité.
 La course aux points remplit ma vie. Je m’applique à les débusquer dans le fatras de prospectus posé dans ma boite aux lettres ou de les repérer dans les missives « Strictement personnel » que les enseignes m’envoient à domicile en m’appelant « Chère cliente privilégiée ». Je lis tout cela religieusement et mon coeur bat en disant « ca-deau, ca-deau, ca-deau ».
 Vient enfin le jour faste. Je me présente au comptoir des points. C’est la dernière heure du dernier soir, l’ultime délai pour échanger ses points contre LE cadeau.
 Le gagnant gagne une pizza pour deux personnes ou 20 000 points auto ! Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des points auto. Parce que pour deux millions de points, tu auras droit à une voiture. Plus que 99 ans à attendre ! C’est bon, une voiture pour un chasseur de points ! Car une fois gagnée, la voiture lui permet de collectionner les points essence, les points pneus, les points vidange.
 Comme dit si bien Confucius, « tout ceci relève d’un mouvement perpétuel parfaitement au point » !

 

 

 

Ensisheim / Foyer St-Martin
Du rire à tous les étages

L’humoriste Huguette Dreikaus présentera son spectacle le 25 avril au Foyer St-Martin. (Photo archives DNA)

Trois jours placés sous le signe de l’humour et du rire, c’est ce que propose l’association L’art en graine les 24, 25 et 26 avril prochains au Foyer St-Martin d’Ensisheim avec notamment comme temps forts le spectacle d’Huguette Dreikaus le samedi soir et un tremplin ouvert aux humoristes le dimanche.

 Le festival du rire d’Ensisheim s’installe pour trois jours dans la salle du foyer St-Martin. Un projet qui tient particulièrement à coeur à Stéphanie Bruzzese, l’ancienne du Conservatoire de Mulhouse, ancienne animatrice du petit théâtre à Guebwiller et comédienne du théâtre de poche. Le festival débutera le vendredi à 20 h 30 avec une nuit de l’humour autour d’une série de sketches proposés par les élèves du Conservatoire de Mulhouse en classe d’art dramatique. Une nuit de l’humour où le public pourra notamment retrouver des sketches signés Muriel Robin, Jean-Michel Ribes ou Raymond Devos. A noter aussi la présence de Fred Bilger alias Alfred Dirmel. Le festival se poursuivra le samedi après-midi de façon plutôt originale avec un parcours « histo-rire » dans les rues d’Ensisheim. Tout un chacun pourra y participer avec en main un jeu de questions humoristiques sur la ville et à gagner des places pour le spectacle du soir.

Huguette Dreikaus ça déménage

A 20 h 30 c’est en effet Huguette Dreikaus qui sera sur la scène du Foyer St-Martin. L’humoriste alsacienne, qui touche autant à la scène qu’à la télévision, à la radio ou à l’écriture, viendra présenter son nouveau spectacle à Ensisheim. Le festival se poursuivra le dimanche après-midi avec un tremplin du rire où le public pourra découvrir de jeunes talents. Une scène ouverte qui sera toutefois précédé d’un casting préalable

 

 

 

 

Huguette Dreikaus

 

Dessin extrait de la biographie de Huguette Dreikaus par Yann Wehrling.

Huguette Dreikaus, élue municipale d’opposition, publie cette semaine, avec l’illustrateur Yann Wehrling, par ailleurs n° 3 de la liste européenne du MoDem, un “Petit traité d’anthropophagie politique” (Éditions de la Nuée Bleue).

VOUS ÊTES FÉROCES. C’EST UN RÈGLEMENT DE COMPTES  ? Mais non, je ne suis pas dure, juste caustique. On a voulu montrer le décalage entre les élus qui ont un programme électoral à vendre et sont enfermés dans leur bulle et les gens qui parlent d’autre chose, des déjections canines, de leur fille qu’ils voudraient faire embaucher par la Ville. Entre ces deux mondes, il n’y a plus de rencontre, tout passe par les clics déshumanisés d’internet.
VOUS NE SERIEZ PAS UN PEU AIGRIS TOUS LES DEUX PAR VOS “ÉCHECS” ÉLECTORAUX ? Non, je suis très bien là où je suis. La liste Keller n’a pas eu la majorité, mais dans le groupe municipal de Robert Grossmann, un vrai tribun celui-là, on discute, j’apprends plein de choses. Pour moi c’est un bonheur d’être en politique. Je dis ce que j’ai à dire, point.
QUELLE VOLÉE DE BOIS VERT TOUT DE MÊME POUR LES POLITIQUES PROFESSIONNELS ! Je les plains. Les électeurs jouent avec eux au ball-trap, ils dégomment celui ou celle qu’ils ont mis sur le trône de César la fois précédente. Mais les politiques sont addict. Même s’il est éjectable, la plupart sont prêts à mourir sur leur siège. D’ailleurs, il y en a qui ne sortent des urnes que pour mieux entrer dans une autre.

 

 

 

Théâtre Entre humour et contrebasse

Mon locataire est contrebassiste, c’était samedi soir au Tiangle, dans le cadre d’Art’Scénik, avec la compagnie Après nous de Strasbourg.D’abord noir complet, musique pesante et décor indéterminé. L’univers scénique s’éclaircit et dévoile la source musicale : le contrebassiste.Puis entre en scène Huguette, interprétée par Huguette Dreikaus, plumeaux à la main. Femme de caractère et propriétaire de cette maison, elle s’adresse au public avec une grande dose d’humour et de franchise pour parler de son quotidien, toujours sur fond de contrebasse.

La veuve et son locataire

C’est donc l’histoire de cette femme veuve qui, pour subvenir à ses besoins, a passé une annonce très précise pour trouver un locataire. Les critères : être masculin et musicien. En effet, avoir un musicien chez soi, cela a ses avantages : « Avant j’écoutais la TSF, maintenant j’ai un musicien à domicile ! » C’est ainsi qu’est apparu dans sa vie ce fameux contrebassiste interprété par Joe Krencker pour ne jamais en ressortir. Car ici, nos protagonistes dépassent le cadre de la simple cohabitation. Des liens se sont créés entre eux. Elle se considère comme son manager attitré et lui a même trouvé un contrat pour jouer tous les soirs à Karlsruhe. Huguette, quelque peu jalouse de la contrebasse, connaît tout de son locataire, allant parfois jusqu’à l’espionner. Il faut dire que la pratique de l’instrument est exigeante et ne laisse aucun repos au musicien.

L’instrument, un acteur

L’instrument en deviendrait presque un protagoniste à part entière, allant jusqu’à se voir attribuer sa propre place à table. Le rythme de cette pièce est alterné, jonglant entre deux univers : à l’énergie et l’humour d’Huguette se succèdent le calme et le talent du musicien. Un jour cependant, cette énergique quiétude se trouve bouleversée par un incident qui aurait pu s’avérer dramatique : profitant de son absence, Huguette aurait abîmé sa rivale la contrebasse pendant qu’elle fouinait la chambre de son locataire. Et toucher à sa contrebasse, c’est toucher à sa vie. S’ensuit alors de longues heures d’attente et de peur pour Huguette, mais heureusement, il n’en est rien. L’instrument continue de pousser ses nobles notes comme avant, pour le plus grand bonheur de tous. Un spectacle où évoluent habillement le jeu théâtral et la pratique instrumentale, réussissant parfaitement à accorder ces deux mondes.

 

 

 

Humour Huguette Dreikaus : pas star bourgeoise pour deux sous

 

 

 


Ne cherchez pas plus loin, le rendez-vous fixé depuis longtemps était bien à l’adresse indiquée, celle d’Huguette Dreikaus, « Marylin Monroe Meyer, rue des Mésanges à Mitteldorf ».Huguette, une des cabarétistes les plus populaires et les plus prolixes de la région, n’a rien perdu de sa verve, et sa gouaille de commère de village fait toujours merveille. Huguette, c’est comme une amie que l’on retrouve de temps à autre et qui vous donne les dernières nouvelles du coin.En la matière, l’humoriste n’est pas près d’assécher son inspiration. Elle a choisi pour son dernier spectacle une sorte de dédoublement de personnalités nous prouvant par A + B qu’il y a des gènes de Marylin Monroe chez Huguette Meyer et que de Mitteldorf à Hollywood il n’y a qu’un pas que la Bas-Rhinoise se fait le plaisir de franchir avec ses bottes de sept lieux.Rires, fous rires et rigolades sont au rendez-vous et Huguette, en chroniqueuse locale, sème l’humour au gré du vent sachant que, qui sème ce vent récolte une tempête d’applaudissements. Huguette n’a qu’un seul gros défaut, elle devient par la volonté de son public une icône, une sorte de star locale qui bientôt aura son étoile gravée sur le trottoir en bitume de Mitteldorf.Alors qu’Huguette, pour la santé mentale de ses compatriotes, poursuive son œuvre salvatrice de laveuse de cerveaux, décapant notre belle mémoire collective avec l’audace payante de nous faire rire de nous-mêmes, tout âge, toute condition sociale et tout sexe confondus. Et si Huguette ne se prend pas pour une star bourgeoise c’est tout simplement que, comme l’écrivain Anna Gavalda, elle « préfère être princesse d’un petit royaume que courtisane dans un grand château ».

Fanfare Les pompiers de Paris, exceptionnels

Sur l’initiative de l’association Pompiers Alsace Solidarité (PAS), la batterie-fanfare et la musique des sapeurs-pompiers de Paris sont venues samedi dernier au théâtre de la Sinne pour y donner un concert exceptionnel avec la participation des Grognards de Haute-Alsace. Le président de PAS, le lieutenant Jean-Luc Manser, a expliqué au nombreux public le travail de l’association en Roumanie, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie.Mais place à la musique. La batterie-fanfare des sapeurs-pompiers de Paris propose un répertoire très contemporain, donc souvent très dissonant. Placée sous la direction du tambour-major François Le Doujet, la batterie avec ses sept percussionnistes, ses trompettes de cavalerie, ses clairons, ses tubas, ses cors, a joué notamment le boléro Esperanza, un medley de rock, ou encore une œuvre inspirée du Britannicus de Racine où les tambours nous font revivre l’incendie de Rome.Faut-il encore présenter les Grognards de Haute-Alsace ? Leurs apparitions valent le déplacement. En tenue de quartier, sous la direction d’Alain Vonau, les Grognards ont donné un aperçu de leur dextérité au maniement des baguettes. Du grand art. En deuxième partie, ils sont revenus en costume de Grenadiers de la Garde impériale. Cela vaut le coup d’œil. En une dizaine de morceaux, différentes figures comme la Marche des éclopés ou le Rigodon des manchots ont marqué les différentes dates de l’épopée napoléonienne (campagnes d’Égypte, d’Italie, sacre de Napoléon, Austerlitz, retraite de Russie, Waterloo). Le cliquetis des baguettes a été très applaudi.Voici enfin la Musique des pompiers de Paris sous la direction de l’adjudant-chef Dominique Fiaudrin. C’est un ensemble très homogène dont les morceaux sont presque des symphonies. Après Solemnitas, voici Montségur, la tragédie cathare, œuvre descriptive où les différents instruments, surtout le trombone de Luc Delforge, font revivre ce drame. Et pour réveiller l’assistance, One o’clock jump, inspiré de Count Basie. Les trois ensemble se sont retrouvés pour un grandiose finale avec la Marche consulaire et en bis, la Marche des bonnets à poil.Vraiment un concert exceptionnel.

 

 

 

 

 

Huningue / Au Triangle dans le cadre d’Art’Scénik
Doucement les basses

Joe Krencker, le locataire à l’archer.

La première édition du festival « Art’Scénik » distille, depuis vendredi, et jusqu’au dimanche 5 avril, ses vapeurs théâtrales. Et invite tout public à s’y détendre, comme samedi soir avec Mon locataire est contrebassiste, une pièce écrite et interprétée par Huguette Dreikaus et le contrebassiste Joe Krencker.

« Oui, je suis une femme seule… catégorie veuve, catégorie honorable. Veuve, ça donne un statut… », ainsi s’annonce le dernier spectacle créé par la compagnie strasbourgeoise Après Mi à Sélestat, à l’automne dernier. Dans l’histoire, Huguette Dreikaus campe la veuve et Joe Krenker, le contrebassiste.
 Pas vraiment des rôles de composition pour ces deux artistes, complices de longue date. On connaît la gouaille de l’une et l’on découvre le talent de l’autre. Sachant que dans la pièce, les deux personnages vont s’exprimer chacun à leur façon, s’écouter avant de s’entendre, chacun de son côté. Elle, c’est la reine du plumeau qu’elle agite en s’accordant au rythme de la contrebasse de Georges, son locataire. La musique la ramène vers ses plus jeunes années. Elle valse et repense à son mari décédé, son « Marcel qui jouait du triangle ».

Une histoire de tendresse
mêlant sarcasmes
et drôlerie

 Quand le musicien fait ses gammes, elle chasse les poussières. Et tous deux multiplient et répètent « des gestes à l’infini ». Avec gourmandise et auto-dérision comme s’y entend si bien la comédienne lorsqu’elle s’empare aussi des mots ou des représentations des scènes de son triste quotidien. Avec talent et en passant du répertoire le plus classique à des compositions les plus jazzy, lorsque le musicien fait glisser son archet comme une de ses plus fortes raisons d’exister.
 L’alternance de textes et de musiques place les deux complices dans un quotidien qu’ils sont presque prêts à partager. Avec leurs différences et à outrance. En laissant doucement se tisser des liens que l’on devine propres à l’humain. Une histoire de tendresse, mêlant sarcasmes et drôlerie. Des ingrédients et des vapeurs comme en promet encore Art’Scénik durant toute cette semaine.

 

 

 

 

Chronique / Humeur
Mon parcours chez les dégriffés !

 

J’écoute les ordres des gourous de la consommation et, comme c’est très tendance, je l’ai fait, mon outlet !
Par Huguette Dreikaus

 Je parle à mes fleurs, je profite des offres de voyage last minute, je mange des pommes ridées, je verse l’eau de mon bain sur les hortensias, je bouge en mangeant. Et maintenant je peux l’annoncer fièrement, j’ai fait mon outlet ! Comprenez que je suis allée dans une de ces villes aux soldes éternels où l’on va voir, dégriffés, des collants résilles avec strass, des chemises lamées et des chaussures taillées dans des bêtes rares.

Une hantise infondée

 Ma limousine m’a menée dans une petite ville allemande où les euros sont plus utiles que les gélules d’aspartam qui fondent dans le café pour minimiser les apports de la Schwarzwälder (gâteau forêt-noire). Comme toutes celles qui font ce voyage, j’ai appuyé sur le champignon, tancée que j’étais par une voix intérieure qui me répétait « si tu ne vas pas plus vite, tu ne trouveras plus rien ».
 Mais ceux qui croient cette petite voix n’ont pas de jugeote. En effet, dans ces boutiques collées-serrées, le risque de pénurie est inexistant. Craindre de manquer de frusques bradées à son arrivée dans un outlet, c’est comme redouter de manquer de sable au Sahara lors du Rallye des dunes.
 Comme dit mon ami allemand Mario, « es sterben Kühe genug, es wird nie an Handtaschen fehlen » (pourquoi craindre une pénurie de sacs à mains quand on voit le nombre de vaches abattues chaque année).
 J’ai parcouru des allées, monté des escaliers, traversé des halls, pris les tunnels qui évitent de sortir prématurément du circuit de la tentation. Il est vrai que le romantisme de la petite rivière pourrait donner envie de fuir ces galeries de textiles et de cuir pour se promener sur les sentiers de la Forêt-Noire et acheter une vulgaire boîte à meuh ou un drôle de coucou qui fait coucou. Pour éviter toute évasion, on vous enferme dans du «  alles unter einem Dach » (tout sous le même toit) et on vous trace un parcours avec des cartons rouges ou jaunes taillés en étoile « 30% » « 40% » , « 50% ».
 Malgré ces ristournes, la lecture des étiquettes donne le tournis et on imagine le prix normal pratiqué auprès de ceux qui sont prêts à tout pour arborer les carreaux beige d’une certaine marque ou les lettres jaunes d’or d’une autre. Chiffres en main, on comprend pourquoi les Picasso, Miro, Renoir ou Matisse sont dans les salons de ceux qui signent chemises, jupes ou lunettes.

Pas de linceul…

 Comme disait mon arrière-grand-père, tailleur de son état, « un homme simple qui achète un costume cher devra le porter si longtemps pour le rentabiliser qu’il finira enterré dedans ».
 « My wonderful outlet » ne m’a rien vendu. Surtout pas mon linceul.

 

 

WOLFISHEIM
Rire pour l’année

La municipalité de Wolfisheim a accueilli récemment Huguette Dreikaus à la salle polyvalente pour son one-woman show.
Devant un public venu très nombreux, l’humoriste, habillée de noir comme d’habitude, a décrit sa vie, son ménage et son entourage avec un objectif : « Montrer aux autres tout ce qu’il y a d’absurde dans ce que nous sommes devenus ». Et de s’attaquer à la crise, au couple, à l’âge, aux relations parents et enfants….
« J’ai ri pour une année », commentait une spectatrice, visiblement comblée par cette soirée.

 

 

 

Chronique / Humeur
Des euros qui font des heureux

 

La sonnette de ma porte d’entrée conserve l’ADN de brillants esprits qui vont anéantir la misère du monde !
Par Huguette Dreikaus

 Ta maison est là pour te protéger des dangers et t’apporter du confort. Elle a des fenêtres pour faire entrer la lumière. Elle a une boîte aux lettres pour les réclames qui te feront acheter le yaourt propice à un bon transit et un filtre à eau pour éliminer le calcaire.
 Elle a un téléphone qui recueille les recommandations destinées à protéger tes assiettes Henri Loux et ta tirelire grâce à un vrai système d’alarme. Elle a aussi un « home-cinéma », une station informatique et même une sonnette qui annonce la visite de la copine Lili.

Calculs

 Moi, j’ai mieux : ma sonnette attire les philosophes, les néo-sociologues et les as de la lutte contre la récession. Ils sonnent, j’ouvre et le sauvetage de l’humanité est en marche.
 Oui, chers lecteurs, il faut savoir ouvrir sa porte, et pas seulement pour laver le perron. Grâce à mon sens de l’hospitalité et à mon aimant intérieur qui attire les êtres doués d’une réflexion intense et décalée, je suis en mesure de partager avec vous deux systèmes infaillibles pour DEVENIR RICHE !
 Marc Louis m’a laissé un manuscrit de son plan de génie. Je vous le livre : « Il faut mettre des tracts dans 25 millions de boîtes aux lettres pour demander à 25 millions de personnes de donner deux euros. Avec ces 50 millions € on peut se rendre heureux soi et construire des logements à louer pas cher pour des gens en précarité ». Marc Louis n’est pas énarque mais il a inventé l’impôt qui rend le peuple heureux.
 Certes il se prévoit un joli parachute, une maison entière et des loyers à tirer de son parc immobilier. Mais tout travail ne mérite-t-il pas salaire ? Il est difficile de faire imprimer et de distribuer 25 millions de tracts puis de collecter 25 millions de pièces de 2 €, soit 212 500 tonnes de ferraille…
 Bernard, autre brillant trader de la récession, a lancé un appel à 3 000 personnes pour toucher 10 € par tête. Il assure que cela le sauvera, lui et la France. Sa théorie est simple : chaque pauvre trouve 3 000 donateurs à dix euros et l’économie nationale est sauvée !
 J’ai donné dix euros à Bernard et deux euros à Marc Louis. Comme dit Confucius, « les gens qui savent ouvrir les oreilles savent aussi ouvrir leur bourse ! » Oui, mais alors il m’a manqué douze euros sur les quinze de nos deux bouchées à la reine en plat du jour. Nous avons donc jeûné, pour le plus grand bien de Bernard, de Marc Louis et de l’humanité. Comme dirait ma mère, « c’est souvent l’estomac qui subit les âneries du cerveau ! » (de maawe kann nix defer wann s’hirn e dolle isch !)

 

 

 

Chronique / Humeur
De l’usage du frein à main

 

Le globe est peuplé d’êtres capables d’enrayer la mécanique qui nous pousse vers la désintégration totale ! Rejoignez le combat, cramponnez-vous à aujourd’hui avant que demain ne vous tue ! Cliquez !
Par Huguette Dreikaus

 La Terre tourne ; elle nous entraîne dans sa course à 107 244 km/h. D’aucuns disent « Stop  ! » car le temps avance tandis que la terre ne tourne pas dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Si elle le faisait, cela nous ferait, selon Einstein, une cure de jouvence. Mais comme la Terre tourne inexorablement, la seule façon de lutter contre ce mouvement perpétuel, c’est de freiner.
 Cher ami internaute, tu peux toi aussi participer au Grand Ralentissement !
 D’un seul clic sur une pétition mise en ligne, tu peux freiner le réchauffement de la planète ou sauver le Grand Hamster d’Alsace dont la Grande Centrifugeuse a fait un animal « en bout de course ». Deviens un « Anti » ! Anti-fonte des glaciers. Anti-pet-de vache et donc Anti-trou-d’ozone. Anti-autoroutes (mais pour les scarabées, les mulots et l’espace dédié à la culture du maïs).
 Il convient pareillement de contrer les effets néfastes du temps sur notre corps et sur cette beauté qu’exigent les éditeurs des magazines. La chimie aide. Pratiquez l’« anti ! » : anti-rides, anti- taches de vieillesse, anti-relâchement des tissus, anti-cellulite, anti-couperose, anti-varices. Et n’oubliez pas, pour votre santé, les antibiotiques, anticoagulants et anti-tachycardie.
 Les belles choses qui nous entourent méritent tout autant notre attention ! Bichonnons notre linge avec des antitaches, nos ferrures avec de l’antirouille, nos céramiques avec de l’antitartre. « Wir wollen eine heile Welt », il faut garder un monde beau avec des gens beaux, de l’extérieur comme de l’intérieur ! L’intérieur se nettoie à coup de patchs anti-tabac, anti-alcool, anti-drogue, anti-cholestérol.

Je suis une « anti » convaincue

 Je ne laisse pas des choses immondes envahir mon univers. J’utilise les bombes contre les mauvaises odeurs et contre les insectes qui rampent ou ceux qui volent. J’ai la bombe anti-givre, anti-buée et anti-fumée. Ma lutte est perpétuelle. Je suis le Tartarin de Tarascon armé de sprays, le Don Quichotte de la lutte par ordinateur. Pour sauvegarder l’univers, je clique et je clique. Je suis contre les gens qui sont pour réduire la taille des pots de pâte au chocolat. Et contre les gens qui veulent la suppression du Bienenstich (*).
 Mais quand mon clic ne suffit pas à bloquer la machine qui broie, le désespoir me gagne et je dois prendre des antidépresseurs. Pauvres antidépresseurs ! Connaissez-vous l’histoire de l’antidépresseur qui a tant dû combattre le désespoir humain qu’il a été victime d’une déprime due au surmenage ? C’est l’histoire d’un antidépresseur qui a dû prendre des antidépresseurs.
 Comme dit Confucius, « les antidépresseurs dépriment, les médecins tombent malades, les jeunes vieillissent ; seules les bouteilles en plastique et les âmes demeurent ».

 

 

Chronique / Humeur
Mon régime de dates

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

  

 

Sans mon agenda, je ne suis rien. C’est lui déjà qui me permet de maintenir vivants mes liens sociaux. Ne me rappelle-t-il pas les fêtes à souhaiter et les anniversaires à marquer d’un cadeau personnalisé ?
Par Huguette Dreikaus

Et ma santé ? Que serait-elle sans les plannings de visites chez tous ces hommes en blanc dont le nom finit en «logue » et dont la consultation débute avec la lecture de Vogue ? Et je ne vous parle pas des pages que l’agenda m’offre pour éterniser par les mots les émotions ressenties durant la journée lors de rencontres impromptues, lors de la lecture des journaux ou lors de l’engloutissement d’un éclair à la vanille.
 Ces petits livres de l’intimité fixée avec précision dans le temps contiennent des souvenirs pour les jours sans joie du futur et ils fournissent des alibis sûrs pour des interrogatoires à venir. Si, par malheur, la police vous demande « Qu’avez vous fait le 4 avril 2003 ? », ce qui peut arriver, il vous suffira alors de compulser votre petit book de l’année en question pour pouvoir dire « le 4 avril 2003, j’étais chez le cordonnier le matin pour faire réparer un talon, j’étais à l’anniversaire d’Edith l’après-midi et le soir, j’ai étudié sur internet le décret de Jean Pierre Raffarin, décret n° 2003-314 du 4 avril 2003 relatif au caractère de gravité des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales prévu à l’article L. 1142-1 du code de la santé publique».

Tous les jours, mon agenda
m’indique les grandes causes
à défendre

 Mon agenda ne me confine pas dans un petit territoire et ne me limite pas. Il ne me met pas seulement le doigt sur les petites tâches à accomplir pour conserver et ma santé et mon cercle d’amis. Il me donne une place de choix dans la vie de la Société avec un grand « S », car tous les jours il m’indique les grandes causes à défendre où les grandes actions à mener.
 Et là, il faut dire que les derniers quinze jours m’ont demandé un investissement personnel exceptionnel. D’abord il y a eu la fête des grand-mères. Réunion d’un pool de mamies pour dire au grand public « On nous spolie. Nos enfants déménagent trop loin. On nous coupe de nos petits enfants. » On a fait motion pour demander des visites hebdomadaires des petits-enfants chez les grand-parents.
 Dimanche 8 : Journée de la femme. Là, le combat était interne. Je n’ai pas défilé. J ‘ai passé ma journée à expliquer à l’homme de ma vie que la journée de la femme n’était pas contre lui, que ce n’était pas grave si je n’avais pas de bouquet tous les dimanches, que ses petits plats mitonnés étaient aussi bons sinon meilleurs que les miens. Je suis même allée jusqu’à dire « une femme ne peut être femme que parce que l’homme existe ». Empêcher un homme de sombrer c’est aussi « être femme ».
 Aujourd’hui, jeudi 12 mars, un ami a écrit sur mon agenda en ligne « n’oublie pas de boycotter tous les produits qui rapportent de l’argent à l’état, cigarettes, essence et surtout ne donne pas à un agent de la circulation l’occasion de te coller un PV ». Par solidarité, j’ai envoyé ce mot d’ordre à « undisclosed recipients ». Mon voisin a dit « moi je fais tout ça. Pour résister aux tentations, je vais en train en Allemagne passer la journée là-bas ». Attention !

Savoir faire de chaque jour
un jour remarquable

 Aujourd’hui, interdiction aussi de faire gagner ne fût-ce qu’un sou à la Française des jeux. Mais demain, j’y vais! Mon calendrier affiche un vendredi 13!… Demain, je gratte et je coche. Hélas, quand je regarde mon agenda, ce petit livre qui me donne toutes les informations pour faire de ma vie une existence, je ne vois rien de transcendant pour le dimanche 15. Rien, si ce n’est quelques vide- greniers. J’y vais. Mais avec une banderole « Les vieilleries d’aujourd’hui sont les musées de demain. Faites votre musée privé ». Il faut savoir faire de chaque jour un jour remarquable.

 

 

Lauterbourg / Paroisse protestante
Huguette Dreikaus parle d’amour

 
 
 
 
 
 

 

 

 

Huguette Dreikaus a livré très simplement un témoignage sur «L’engagement en amour» à partir du texte de l’apôtre Luc. (Photo DNA)

Gilbert Greiner, pasteur en charge de la paroisse transfrontalière de Lauterbourg-Berg a invité, dimanche, la cabarettiste haguenovienne Huguette Dreikaus à venir témoigner à l’église protestante de Lauterbourg, dans le cadre d’un culte en alsacien. Un moment singulier que les partisans du régionalisme ont apprécié dans la perspective du thème de dimanche prochain, “Oser des chemins nouveaux” qui verra son apothéose dans un culte concélébré par l’inspecteur marc Seiwert et le Dekan Rainer Lamotte du proche Bad Bergzabern.

Le pin’s du «Friejohr f’r unsri Sproch» épinglé à l’étole, Gilbert Greiner accueille ses ouailles dans la minuscule église du «Pulverhüss» à Lauterbourg.

« E Sundaa in de Passionszitt,
e Stick Ferie, Oschdere
isch nimme wit. Sundaa
gibt uns Hoffnung »

 Connu pour son engagement dans la sauvegarde du patrimoine linguistique, Gilbert avait à coeur de reprendre cette initiative pratiquée une première fois il y a des mois. « Les gens nous l’ont demandé », appuie la présidente du conseil presbytéral, Doris Siegel. L’intérêt d’un culte en alsacien ? « Cette langue nous procure une complicité, une intimité entre pasteur et paroissiens que ni le français ni l’allemand n’arrivent à susciter, explique le pasteur. D’ailleurs, chacune des langues délivre une ambiance différente ».
 On a donc prié en alsacien, chanté en alsacien sur des chants que Gilbert Greiner a pris soin de traduire dans l’idiome régional en partant de leur version française ou allemande ou en puisant dans le répertoire de Roland Engel, autre militant régionaliste, engagé lui aussi dans l’Église. Marie-Thérèse Walter à l’harmonium était entourée de Henri Wambach, ancien pasteur, à l’accordéon et d’Arrabella, une jeune paroissienne, à la flûte. Dans l’église, on remarquait des paroissiens de Hoerdt, amis du pasteur, et d’autres de Berg en proche Palatinat. « E Sundaa in de Passionszitt, e Stick Ferie, Oschdere isch nimme wit. Sundaa gibt uns Hoffnung » : le ton était donné, tout le reste s’est fait en dialecte.
 Ceux qui attendait un moment d’humour, un sketch, une saynète de la part d’Huguette Dreikaus en ont été pour leurs frais ! La femme de scène, toute de noire vêtue comme à son habitude, n’a pas cherché à susciter le moindre moment de rigolade. Pas de place ici pour la gaudriole. Elle s’est attachée à livrer son sentiment sur le thème de «L’engagement en amour» de Luc IX.
 Comme d’habitude, la prof agrégée a été brillante, sans pour autant devenir sibylline. « La crise actuelle nous fait sentir que tout est appelé à disparaître, que tout est fugace, surtout ce qui est lié à l’argent ». Et Huguette de dire toute « la puissance de l’amour ». Profondément croyante (« e Waj ohne Gott isch e Holzwaj »), elle s’est attaché à magnifier les vertus de l’amour, ses exigences, sa grâce : « Wer in de Lieb glaubt, glaubt an Gott. Wenn m’r d’Lieb het, het m’r d’Walt in de Hand ».
 Il n’y avait pas là de quoi sourire, tout au plus d’espérer. En tous cas, la magie de l’alsacien a opéré, la connivence s’est installée. « Wenn m’r’s poetisch üssdrickt, geht’s viel deefer… » estime Gilbert Greiner. Le chant final a été le «Vater unser» de Roland Engel.

 

 

 

 Chronique / Humeur
La mobilité immobilisée

On ne vous a jamais parlé de la prime à la mobilité ? Le principe est vieux comme le monde : « tu bouges, tu deviens riche ! »
Par Huguette Dreikaus

 

 C’est ce qui a poussé César hors de Rome, Attila hors des steppes de l’Asie, nos arrière grands oncles hors de nos villages pour devenir des oncles d’Amérique. C’est ce qui pousse Manon Schmidlin vers l’île lointaine d’Hamilton, là où nourrir des poissons rapporte autant en un mois que de s’user les yeux à tailler du cristal pendant un an.
 Bouger, aller loin de son clocher et ne voir sa vieille mère et ses potes que sur les images saccadées d’une webcam, c’est souvent une tentative ultime d’échapper à une existence morose. Tous les enfants du Bon Dieu ont une âme de canard sauvage quand il s’agit de chercher le bien-être. Les destinations de vacances le prouvent.  On s’en va faire des économies au Perthus. On va gratter quelques euros à Reykjavik où les fringues de marques sont soldées à 30% de leur prix. On va manger en Allemagne où le Schnitzel a 10 cm² de plus et coûte dix euros de moins.
 Or voilà que la mobilité de ceux qui ont le plus le temps de bouger, les seniors, doit être amputée. On leur donne des cartes Vermeil pour atteindre les seuls endroits équipés de gares mais on veut leur piquer le permis à leur 65e anniversaire. Catastrophe !
 D’abord, ils ne pourront plus aller au travail qu’ils devront occuper jusqu’à leurs 70 ans. Ensuite, le contrecoup sera terrible pour les sites touristiques et les magasins de proximité.

Et ensuite, qui pourra aller
aux thés dansants ?

 Finies les virées au Mont Sainte-Odile ! Ferdi les balades au Haut-Koenigsbourg ou les Schwarzwaldtours  ! Et qui cherchera les petits à l’école ? Qui se déplacera sur les lieux de spectacles populaires ? Sur les foires et marchés ? Aux thés dansants ?
 Ce sera une crise économique et culturelle sans précédent. On ne pourra même plus compter sur la venue d’un sénateur à l’inauguration d’une école une fois que cette loi sera promulguée : les sénateurs seront à pied car leur âge moyen est de 65,26 ans !
 On n’arrête pas le vol de la cigogne ! On n’empêche pas le saumon de migrer ! En démocratie, on n’empêche pas papi de chercher ses éclairs au chocolat à 10 km parce qu’ils sont plus gros là-bas.
 On n’empêche pas mami de faire de longues promenades en voiture les jours de canicule parce que la voiture a la clim et pas la maison. On n’empêche pas un sénateur d’aller danser avec Germaine au bal du cinquantenaire des pompiers d’Obermittendorf.
 Il ne faut pas immobiliser la mobilité. Non !
 Mais il faut faire bouger l’immobilisme. « Vaste sujet », comme disait le général.

 
 
 
 

 

    

 

 

   

 

 

  

 

 

 

 

 

PAR HUGUETTE DREIKAUS


 

 

 

Il y a des nuits où les mondes parallèles vous sourient. Vous chevauchez une 750 cc et vous êtes à 50 mètres d’une arrivée triomphale au Bol d’or. Vous êtes en robe blanche et l’élu de votre coeur va enfin dire oui. Vous avez réussi une crème anglaise sans la faire cailler et vous tenez l’écumoire pour y déposer la première boule de neige et réussir à merveille votre première île capricornes dans votre ville ? Votre toiture est en danger. Mesurez-vous bien le péril que représente le capricorne ? » Et comment  ! ! ! Je le mesure très bien : le capricorne m’a fait louper une course moto, un mariage d’amour et une île flottante !
 Le capricorne est une bête immonde dont on prononce régulièrement le nom dans mon téléphone tôt le matin, à l’heure où je baigne dans la douce béatitude des rêves. La colère contre la bestiole en est d’autant plus forte. Vous avez envie d’armer votre bras de tous les ustensiles capables d’anéantir le responsable de votre éjection de l’univers ouaté des désirs assouvis.Mon couvreur est un vrai ami
 - « Mme Drigoss, nous allons vous envoyer un spécialiste, il fera l’inventaire des dégâts ».
 Si vous acquiescez, vous verrez apparaître deux intellectuels du bâtiment, le visage aussi fermé que les légistes sur une scène de crime. Ils se regardent l’un l’autre avec des yeux écarquillés et avec la moue n° 37 bis, celle de certains garagistes quand vous leur amenez votre voiture, une moue qui veut dire « Oh je, il va y en avoir, du pognon, si on intervient ici ».
 Dans cette histoire, on te prend pour le Petit Chaperon Rouge, on veut te faire croire que le loup a mangé ta Mère Grand alors que Mère Grand se chauffe aux Baléares pour ses 88 ans, avec son nouveau Jules.
 - « Allo, Mme Dregoz ? Nous exterminerons vos capricornes ».
 - « Oui, c’est Mme Dregoz et vous êtes chez la présidente de l’Association de Défense des Capricornes. Nous militons pour la survie de cet insecte, nous allons de maison en maison pour prélever ces petites bêtes et les mettre à l’abri des prédateurs itinérants munis d’un carnet de commandes ».
 Quand je prononce ces mots, je sens un flottement, le même que quand on annonce à un mari en goguette : « Henri, je suis juste en bas de l’hôtel où tu es avec Roselyne ».
 L’interlocuteur mystérieux raccroche aussi sec. Depuis, ma charpente peut continuer à suivre sa pente dangereuse. De temps en temps, mon couvreur l’ausculte et me dit au cours de notre Kaffekraenzel : « Je n’ai rien trouvé. Ni au grattage, ni au dépistage ». Et moi je dis « Guet ; finalement, il n’y a que moi qui me détériore sous ce toit ». Et hop, on parle d’arthrose, de sinistrose, de névrose et de l’odeur des roses. Oui, car le capricorne sent la rose.
 Comme dit mon couvreur, « quand tes combles sentiront la rose, pour tes poutres ça sentira le sapin ! ».
  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 - « Mme Drigoss, nous allons vous envoyer un spécialiste, il fera l’inventaire des dégâts ».
 Si vous acquiescez, vous verrez apparaître deux intellectuels du bâtiment, le visage aussi fermé que les légistes sur une scène de crime. Ils se regardent l’un l’autre avec des yeux écarquillés et avec la moue n° 37 bis, celle de certains garagistes quand vous leur amenez votre voiture, une moue qui veut dire « Oh je, il va y en avoir, du pognon, si on intervient ici ».
 Dans cette histoire, on te prend pour le Petit Chaperon Rouge, on veut te faire croire que le loup a mangé ta Mère Grand alors que Mère Grand se chauffe aux Baléares pour ses 88 ans, avec son nouveau Jules.
 - « Allo, Mme Dregoz ? Nous exterminerons vos capricornes ».
 - « Oui, c’est Mme Dregoz et vous êtes chez la présidente de l’Association de Défense des Capricornes. Nous militons pour la survie de cet insecte, nous allons de maison en maison pour prélever ces petites bêtes et les mettre à l’abri des prédateurs itinérants munis d’un carnet de commandes ».
 Quand je prononce ces mots, je sens un flottement, le même que quand on annonce à un mari en goguette : « Henri, je suis juste en bas de l’hôtel où tu es avec Roselyne ».
 L’interlocuteur mystérieux raccroche aussi sec. Depuis, ma charpente peut continuer à suivre sa pente dangereuse. De temps en temps, mon couvreur l’ausculte et me dit au cours de notre Kaffekraenzel : « Je n’ai rien trouvé. Ni au grattage, ni au dépistage ». Et moi je dis « Guet ; finalement, il n’y a que moi qui me détériore sous ce toit ». Et hop, on parle d’arthrose, de sinistrose, de névrose et de l’odeur des roses. Oui, car le capricorne sent la rose.
 Comme dit mon couvreur, « quand tes combles sentiront la rose, pour tes poutres ça sentira le sapin ! ».
  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a des nuits où les mondes parallèles vous sourient. Vous chevauchez une 750 cc et vous êtes à 50 mètres d’une arrivée triomphale au Bol d’or. Vous êtes en robe blanche et l’élu de votre coeur va enfin dire oui. Vous avez réussi une crème anglaise sans la faire cailler et vous tenez l’écumoire pour y déposer la première boule de neige et réussir à merveille votre première île capricornes dans votre ville ? Votre toiture est en danger. Mesurez-vous bien le péril que représente le capricorne ? » Et comment  ! ! ! Je le mesure très bien : le capricorne m’a fait louper une course moto, un mariage d’amour et une île flottante !
 Le capricorne est une bête immonde dont on prononce régulièrement le nom dans mon téléphone tôt le matin, à l’heure où je baigne dans la douce béatitude des rêves. La colère contre la bestiole en est d’autant plus forte. Vous avez envie d’armer votre bras de tous les ustensiles capables d’anéantir le responsable de votre éjection de l’univers ouaté des désirs assouvis.Mon couvreur est un vrai ami
 - « Mme Drigoss, nous allons vous envoyer un spécialiste, il fera l’inventaire des dégâts ».
 Si vous acquiescez, vous verrez apparaître deux intellectuels du bâtiment, le visage aussi fermé que les légistes sur une scène de crime. Ils se regardent l’un l’autre avec des yeux écarquillés et avec la moue n° 37 bis, celle de certains garagistes quand vous leur amenez votre voiture, une moue qui veut dire « Oh je, il va y en avoir, du pognon, si on intervient ici ».
 Dans cette histoire, on te prend pour le Petit Chaperon Rouge, on veut te faire croire que le loup a mangé ta Mère Grand alors que Mère Grand se chauffe aux Baléares pour ses 88 ans, avec son nouveau Jules.
 - « Allo, Mme Dregoz ? Nous exterminerons vos capricornes ».
 - « Oui, c’est Mme Dregoz et vous êtes chez la présidente de l’Association de Défense des Capricornes. Nous militons pour la survie de cet insecte, nous allons de maison en maison pour prélever ces petites bêtes et les mettre à l’abri des prédateurs itinérants munis d’un carnet de commandes ».
 Quand je prononce ces mots, je sens un flottement, le même que quand on annonce à un mari en goguette : « Henri, je suis juste en bas de l’hôtel où tu es avec Roselyne ».
 L’interlocuteur mystérieux raccroche aussi sec. Depuis, ma charpente peut continuer à suivre sa pente dangereuse. De temps en temps, mon couvreur l’ausculte et me dit au cours de notre Kaffekraenzel : « Je n’ai rien trouvé. Ni au grattage, ni au dépistage ». Et moi je dis « Guet ; finalement, il n’y a que moi qui me détériore sous ce toit ». Et hop, on parle d’arthrose, de sinistrose, de névrose et de l’odeur des roses. Oui, car le capricorne sent la rose.
 Comme dit mon couvreur, « quand tes combles sentiront la rose, pour tes poutres ça sentira le sapin ! ».
  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 - « Mme Drigoss, nous allons vous envoyer un spécialiste, il fera l’inventaire des dégâts ».
 Si vous acquiescez, vous verrez apparaître deux intellectuels du bâtiment, le visage aussi fermé que les légistes sur une scène de crime. Ils se regardent l’un l’autre avec des yeux écarquillés et avec la moue n° 37 bis, celle de certains garagistes quand vous leur amenez votre voiture, une moue qui veut dire « Oh je, il va y en avoir, du pognon, si on intervient ici ».
 Dans cette histoire, on te prend pour le Petit Chaperon Rouge, on veut te faire croire que le loup a mangé ta Mère Grand alors que Mère Grand se chauffe aux Baléares pour ses 88 ans, avec son nouveau Jules.
 - « Allo, Mme Dregoz ? Nous exterminerons vos capricornes ».
 - « Oui, c’est Mme Dregoz et vous êtes chez la présidente de l’Association de Défense des Capricornes. Nous militons pour la survie de cet insecte, nous allons de maison en maison pour prélever ces petites bêtes et les mettre à l’abri des prédateurs itinérants munis d’un carnet de commandes ».
 Quand je prononce ces mots, je sens un flottement, le même que quand on annonce à un mari en goguette : « Henri, je suis juste en bas de l’hôtel où tu es avec Roselyne ».
 L’interlocuteur mystérieux raccroche aussi sec. Depuis, ma charpente peut continuer à suivre sa pente dangereuse. De temps en temps, mon couvreur l’ausculte et me dit au cours de notre Kaffekraenzel : « Je n’ai rien trouvé. Ni au grattage, ni au dépistage ». Et moi je dis « Guet ; finalement, il n’y a que moi qui me détériore sous ce toit ». Et hop, on parle d’arthrose, de sinistrose, de névrose et de l’odeur des roses. Oui, car le capricorne sent la rose.
 Comme dit mon couvreur, « quand tes combles sentiront la rose, pour tes poutres ça sentira le sapin ! ».
  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PAR HUGUETTE DREIKAUS


 

 

 

Il y a des nuits où les mondes parallèles vous sourient. Vous chevauchez une 750 cc et vous êtes à 50 mètres d’une arrivée triomphale au Bol d’or. Vous êtes en robe blanche et l’élu de votre coeur va enfin dire oui. Vous avez réussi une crème anglaise sans la faire cailler et vous tenez l’écumoire pour y déposer la première boule de neige et réussir à merveille votre première île capricornes dans votre ville ? Votre toiture est en danger. Mesurez-vous bien le péril que représente le capricorne ? » Et comment  ! ! ! Je le mesure très bien : le capricorne m’a fait louper une course moto, un mariage d’amour et une île flottante !
 Le capricorne est une bête immonde dont on prononce régulièrement le nom dans mon téléphone tôt le matin, à l’heure où je baigne dans la douce béatitude des rêves. La colère contre la bestiole en est d’autant plus forte. Vous avez envie d’armer votre bras de tous les ustensiles capables d’anéantir le responsable de votre éjection de l’univers ouaté des désirs assouvis.Mon couvreur est un vrai ami
 - « Mme Drigoss, nous allons vous envoyer un spécialiste, il fera l’inventaire des dégâts ».
 Si vous acquiescez, vous verrez apparaître deux intellectuels du bâtiment, le visage aussi fermé que les légistes sur une scène de crime. Ils se regardent l’un l’autre avec des yeux écarquillés et avec la moue n° 37 bis, celle de certains garagistes quand vous leur amenez votre voiture, une moue qui veut dire « Oh je, il va y en avoir, du pognon, si on intervient ici ».
 Dans cette histoire, on te prend pour le Petit Chaperon Rouge, on veut te faire croire que le loup a mangé ta Mère Grand alors que Mère Grand se chauffe aux Baléares pour ses 88 ans, avec son nouveau Jules.
 - « Allo, Mme Dregoz ? Nous exterminerons vos capricornes ».
 - « Oui, c’est Mme Dregoz et vous êtes chez la présidente de l’Association de Défense des Capricornes. Nous militons pour la survie de cet insecte, nous allons de maison en maison pour prélever ces petites bêtes et les mettre à l’abri des prédateurs itinérants munis d’un carnet de commandes ».
 Quand je prononce ces mots, je sens un flottement, le même que quand on annonce à un mari en goguette : « Henri, je suis juste en bas de l’hôtel où tu es avec Roselyne ».
 L’interlocuteur mystérieux raccroche aussi sec. Depuis, ma charpente peut continuer à suivre sa pente dangereuse. De temps en temps, mon couvreur l’ausculte et me dit au cours de notre Kaffekraenzel : « Je n’ai rien trouvé. Ni au grattage, ni au dépistage ». Et moi je dis « Guet ; finalement, il n’y a que moi qui me détériore sous ce toit ». Et hop, on parle d’arthrose, de sinistrose, de névrose et de l’odeur des roses. Oui, car le capricorne sent la rose.
 Comme dit mon couvreur, « quand tes combles sentiront la rose, pour tes poutres ça sentira le sapin ! ».
  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 - « Mme Drigoss, nous allons vous envoyer un spécialiste, il fera l’inventaire des dégâts ».
 Si vous acquiescez, vous verrez apparaître deux intellectuels du bâtiment, le visage aussi fermé que les légistes sur une scène de crime. Ils se regardent l’un l’autre avec des yeux écarquillés et avec la moue n° 37 bis, celle de certains garagistes quand vous leur amenez votre voiture, une moue qui veut dire « Oh je, il va y en avoir, du pognon, si on intervient ici ».
 Dans cette histoire, on te prend pour le Petit Chaperon Rouge, on veut te faire croire que le loup a mangé ta Mère Grand alors que Mère Grand se chauffe aux Baléares pour ses 88 ans, avec son nouveau Jules.
 - « Allo, Mme Dregoz ? Nous exterminerons vos capricornes ».
 - « Oui, c’est Mme Dregoz et vous êtes chez la présidente de l’Association de Défense des Capricornes. Nous militons pour la survie de cet insecte, nous allons de maison en maison pour prélever ces petites bêtes et les mettre à l’abri des prédateurs itinérants munis d’un carnet de commandes ».
 Quand je prononce ces mots, je sens un flottement, le même que quand on annonce à un mari en goguette : « Henri, je suis juste en bas de l’hôtel où tu es avec Roselyne ».
 L’interlocuteur mystérieux raccroche aussi sec. Depuis, ma charpente peut continuer à suivre sa pente dangereuse. De temps en temps, mon couvreur l’ausculte et me dit au cours de notre Kaffekraenzel : « Je n’ai rien trouvé. Ni au grattage, ni au dépistage ». Et moi je dis « Guet ; finalement, il n’y a que moi qui me détériore sous ce toit ». Et hop, on parle d’arthrose, de sinistrose, de névrose et de l’odeur des roses. Oui, car le capricorne sent la rose.
 Comme dit mon couvreur, « quand tes combles sentiront la rose, pour tes poutres ça sentira le sapin ! ».
  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a des nuits où les mondes parallèles vous sourient. Vous chevauchez une 750 cc et vous êtes à 50 mètres d’une arrivée triomphale au Bol d’or. Vous êtes en robe blanche et l’élu de votre coeur va enfin dire oui. Vous avez réussi une crème anglaise sans la faire cailler et vous tenez l’écumoire pour y déposer la première boule de neige et réussir à merveille votre première île capricornes dans votre ville ? Votre toiture est en danger. Mesurez-vous bien le péril que représente le capricorne ? » Et comment  ! ! ! Je le mesure très bien : le capricorne m’a fait louper une course moto, un mariage d’amour et une île flottante !
 Le capricorne est une bête immonde dont on prononce régulièrement le nom dans mon téléphone tôt le matin, à l’heure où je baigne dans la douce béatitude des rêves. La colère contre la bestiole en est d’autant plus forte. Vous avez envie d’armer votre bras de tous les ustensiles capables d’anéantir le responsable de votre éjection de l’univers ouaté des désirs assouvis.Mon couvreur est un vrai ami
 - « Mme Drigoss, nous allons vous envoyer un spécialiste, il fera l’inventaire des dégâts ».
 Si vous acquiescez, vous verrez apparaître deux intellectuels du bâtiment, le visage aussi fermé que les légistes sur une scène de crime. Ils se regardent l’un l’autre avec des yeux écarquillés et avec la moue n° 37 bis, celle de certains garagistes quand vous leur amenez votre voiture, une moue qui veut dire « Oh je, il va y en avoir, du pognon, si on intervient ici ».
 Dans cette histoire, on te prend pour le Petit Chaperon Rouge, on veut te faire croire que le loup a mangé ta Mère Grand alors que Mère Grand se chauffe aux Baléares pour ses 88 ans, avec son nouveau Jules.
 - « Allo, Mme Dregoz ? Nous exterminerons vos capricornes ».
 - « Oui, c’est Mme Dregoz et vous êtes chez la présidente de l’Association de Défense des Capricornes. Nous militons pour la survie de cet insecte, nous allons de maison en maison pour prélever ces petites bêtes et les mettre à l’abri des prédateurs itinérants munis d’un carnet de commandes ».
 Quand je prononce ces mots, je sens un flottement, le même que quand on annonce à un mari en goguette : « Henri, je suis juste en bas de l’hôtel où tu es avec Roselyne ».
 L’interlocuteur mystérieux raccroche aussi sec. Depuis, ma charpente peut continuer à suivre sa pente dangereuse. De temps en temps, mon couvreur l’ausculte et me dit au cours de notre Kaffekraenzel : « Je n’ai rien trouvé. Ni au grattage, ni au dépistage ». Et moi je dis « Guet ; finalement, il n’y a que moi qui me détériore sous ce toit ». Et hop, on parle d’arthrose, de sinistrose, de névrose et de l’odeur des roses. Oui, car le capricorne sent la rose.
 Comme dit mon couvreur, « quand tes combles sentiront la rose, pour tes poutres ça sentira le sapin ! ».
  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 - « Mme Drigoss, nous allons vous envoyer un spécialiste, il fera l’inventaire des dégâts ».
 Si vous acquiescez, vous verrez apparaître deux intellectuels du bâtiment, le visage aussi fermé que les légistes sur une scène de crime. Ils se regardent l’un l’autre avec des yeux écarquillés et avec la moue n° 37 bis, celle de certains garagistes quand vous leur amenez votre voiture, une moue qui veut dire « Oh je, il va y en avoir, du pognon, si on intervient ici ».
 Dans cette histoire, on te prend pour le Petit Chaperon Rouge, on veut te faire croire que le loup a mangé ta Mère Grand alors que Mère Grand se chauffe aux Baléares pour ses 88 ans, avec son nouveau Jules.
 - « Allo, Mme Dregoz ? Nous exterminerons vos capricornes ».
 - « Oui, c’est Mme Dregoz et vous êtes chez la présidente de l’Association de Défense des Capricornes. Nous militons pour la survie de cet insecte, nous allons de maison en maison pour prélever ces petites bêtes et les mettre à l’abri des prédateurs itinérants munis d’un carnet de commandes ».
 Quand je prononce ces mots, je sens un flottement, le même que quand on annonce à un mari en goguette : « Henri, je suis juste en bas de l’hôtel où tu es avec Roselyne ».
 L’interlocuteur mystérieux raccroche aussi sec. Depuis, ma charpente peut continuer à suivre sa pente dangereuse. De temps en temps, mon couvreur l’ausculte et me dit au cours de notre Kaffekraenzel : « Je n’ai rien trouvé. Ni au grattage, ni au dépistage ». Et moi je dis « Guet ; finalement, il n’y a que moi qui me détériore sous ce toit ». Et hop, on parle d’arthrose, de sinistrose, de névrose et de l’odeur des roses. Oui, car le capricorne sent la rose.
 Comme dit mon couvreur, « quand tes combles sentiront la rose, pour tes poutres ça sentira le sapin ! ».
  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Etting

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 

Sainte-Croix-en-Plaine / Avec le Football-club
Une bonne dose de rire

flottante. Juste à ce moment, mon téléphone sonne.
 « Allo, Mme Gréco ? » «Non ! « Mme Driko ? » A tout hasard je dis « oui » et l’oracle tombe : « Savez-vous que nos avons constaté une recrudescence de capricornes dans votre ville ? Votre toiture est en danger. Mesurez-vous bien le péril que représente le capricorne ? » Et comment  ! ! ! Je le mesure très bien : le capricorne m’a fait louper une course moto, un mariage d’amour et une île flottante !
 Le capricorne est une bête immonde dont on prononce régulièrement le nom dans mon téléphone tôt le matin, à l’heure où je baigne dans la douce béatitude des rêves. La colère contre la bestiole en est d’autant plus forte. Vous avez envie d’armer votre bras de tous les ustensiles capables d’anéantir le responsable de votre éjection de l’univers ouaté des désirs assouvis.

 

 

 

 

Mon couvreur est un vrai ami

 - « Mme Drigoss, nous allons vous envoyer un spécialiste, il fera l’inventaire des dégâts ».
 Si vous acquiescez, vous verrez apparaître deux intellectuels du bâtiment, le visage aussi fermé que les légistes sur une scène de crime. Ils se regardent l’un l’autre avec des yeux écarquillés et avec la moue n° 37 bis, celle de certains garagistes quand vous leur amenez votre voiture, une moue qui veut dire « Oh je, il va y en avoir, du pognon, si on intervient ici ».
 Dans cette histoire, on te prend pour le Petit Chaperon Rouge, on veut te faire croire que le loup a mangé ta Mère Grand alors que Mère Grand se chauffe aux Baléares pour ses 88 ans, avec son nouveau Jules.
 - « Allo, Mme Dregoz ? Nous exterminerons vos capricornes ».
 - « Oui, c’est Mme Dregoz et vous êtes chez la présidente de l’Association de Défense des Capricornes. Nous militons pour la survie de cet insecte, nous allons de maison en maison pour prélever ces petites bêtes et les mettre à l’abri des prédateurs itinérants munis d’un carnet de commandes ».
 Quand je prononce ces mots, je sens un flottement, le même que quand on annonce à un mari en goguette : « Henri, je suis juste en bas de l’hôtel où tu es avec Roselyne ».
 L’interlocuteur mystérieux raccroche aussi sec. Depuis, ma charpente peut continuer à suivre sa pente dangereuse. De temps en temps, mon couvreur l’ausculte et me dit au cours de notre Kaffekraenzel : « Je n’ai rien trouvé. Ni au grattage, ni au dépistage ». Et moi je dis « Guet ; finalement, il n’y a que moi qui me détériore sous ce toit ». Et hop, on parle d’arthrose, de sinistrose, de névrose et de l’odeur des roses. Oui, car le capricorne sent la rose.
 Comme dit mon couvreur, « quand tes combles sentiront la rose, pour tes poutres ça sentira le sapin ! ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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