Le lundi est le jour de sortie des magazines féminins. Une lecture propulsive. Vous parcourez les articles, vous intégrez les conseils et vous enclenchez de suite un processus de shopping compulsif, acte nécessaire pour rester dans ce groupe sélect dont les diktats sont : je suis fashion, sûre de moi , entourée de ces objets qui sont déclarés être le must pour une vie sans frustration. Dans votre cabas s’amoncellent et s’entrechoquent des crèmes revitalisantes amincissantes et ruinantes , des râpes sculptantes donnant à vos fromages à pâte dure des allures de statues grecques, des eaux minérales équilibrantes vous permettant de voir Colombo jusqu’à 125 ans , des chaussures montantes massantes, des prix littéraires aux histoires chiantes et des lessives lissantes qui obligeront votre fer à rejoindre le cercle des ustensiles disparus. A jeter un oeil dans votre panier Prévert y perdrait son latin. Quant à Adam tout en mordant dans une Golden, cette pomme non issue de la Création, il se dirait que les serpents fauteurs de conneries humaines n’ont pas disparu.
Il a raison. Les serpents se sont même multipliés. Ils ont pignon sur rue, ils se nomment « coachs ». Ils sont légion. Le coach mental vous mettra sur ce droit chemin du bonheur qui passe par son cabinet Le coach financier vous apprendra les placements à la « bon père de famille » ou à la Madoff selon votre degré de masochisme ou son degré de sadisme. Le coach du couple reboostera votre couple dont l’amour s’est dissout dans les comportements caractériels de votre progéniture et dans l’omniprésence de Super Nany sous votre toit . Mais votre équilibre total vous sera donné par votre coach bien- être
Les pâtisseries disparaissent victimes des campagnes en faveur des suffragettes qui clament la maigritude et la « poudre protéinée attitude » , Les épiceries aux mille senteurs disparaissent . Ces échoppes de l‘émotion du nez et du palais sont remplaées par des opticiens et des instituts de bien être. Comme si bien-être et lunettes allaient de paire .Mon amie Marie Lou est adepte.de ces deux nouvelles formes de nirvana. En me présentant ses nouvelles lentilles aux tons verts qui lui donnent des yeux de chat, elle me dit « ça y est Agnès a son institut. »
Oui Agnès, divorcée à 55 ans, en quête d’un job motivant et épanouissant a suivi la route tracée par son coach et après un stage de 6 mois elle a ouvert son institut de Bien-Etre. Marie Lou m’a conviée dans ce temple dédié à la relaxation physique et mentale. Rien ne manque pour donner à l’atmosphère une gueule d’atmosphère. La lumière chaude des hammams orientaux vous transporte à 5000 kilomètres de vos déboires amoureux et de votre psoriasis, les parfums au Monoï vous posent dans une pirogue tahitienne pour passer le fleuve du désespoir, la musique lancinante de xylophones des lointaines contrées d’Asie martèlent en vous ces mots positifs « s’isch nit schlimm » « Ce n’est pas grave » Agnès a acheté tout le contenu du catalogue intitulé « je fais mon institut » La cerise sur le gâteau ? A côté de votre fauteuil de la salle d’attente , au milieu des odeurs d’eucalyptus, est posé un robot aux traits exotiques qui agite une immense feuille de bananier pour vous permettre de faire le respiration alternée « narine droite, narine gauche » si importante pour une bonne harmonie entre le corps et l’âme. C’est au moment où vous sombrez dans la douceur ouatée de la non-pensée qu’elle apparaît . Agnès. Non Isa. Ces dames du Bien Etre doivent avoir un nom qui rende leur art crédible. Le plaisir doit venir de mains anonymes. « Qu’importe le blase, pourvu qu’on aie l’extase. »
Agnès , pardon Lisa , après six mois de stage, vous fait allonger sur une table, que dis je, sur un autel où votre corps doit être magnifié par des palpations appuyées sur des points du derme reliés en direct au centre hormonal du bonheur.les doigts de Lisa ont été, pour ce faire, trempés dans des huiles essentielles au sésame, au noyau d’abricot si ce n’est une huile vierge de carthame en vente d’ailleurs dans la partie boutique de l’Institut . Comme dirait ma grand-mère.. « ce qui vous ouvre les pores vous ouvre le porte monnaie »
Pour Agnès, le nouveau job est gratifiant. Elle y gagne un nouveau prénom et le droit d’entendre des roucoulements d’aise et des soupirs mêlés à des promesses « Je reviendrai » .
Comme dirait Confucius « palpez , palpez, il en restera toujours quelque chose…
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